• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Médias > Considérations sexuelles 2 – sur le « Philosophie » Magazine de ce (...)

Considérations sexuelles 2 – sur le « Philosophie » Magazine de ce mois

Illustrons un peu les propos de mes Considérations sexuelles, féminines et woke-braque... car comme disait l'autre « à part le cul rien ne vaut la peine d'être vécu ». C'était une manière un peu sommaire de nous rappeler à l'engendrement nécessaire de génération en génération et aux entêtements qu'il génère à cause des plaisirs supplémentaires que ça peut procurer découplés de toute responsabilité générationnelle...

 

1. Il faut être un inconscient masochiste comme moi pour avoir envie de se procurer le dernier Philosophie Magazine titré en gros et rouge comme un gland : Sexe – Où est-ce que ça coince ? Mais après tout une réelle éthique pluraliste m'obligeait à consulter la documentation de gwoche à ce sujet, après avoir consulté celle de Causeur1.

 

2. Ça commence par un édito de l'indéboulonnable patriarche du mag' j'ai nommé Alexandre Lacroix qui nous déballe sa philosophie contre-fantasmatique, au terme de laquelle il nous recommande d'essayer d'arrêter de fantasmer comme un maître zen nous recommanderait d'essayer d'arrêter de penser, ou autre spécialiste de développement personne tel qu'Eckhart Tolle nous recommande de nous focaliser sur le moment présent. Mais l'essentiel est dans les raisons présupposées philosophiques qu'amène Lacroix pour essayer de rendre ça logique et ça commence par le sempiternel recours à l'étymologie qui nous permet d'apprendre « essentiellement » que ça se passe d'abord dans la tête...

 

3. Vient alors la question qui tue : « N'est-ce pas un plaisir bien innocent ? » qu'entend évidemment dénoncer Alexandre Lacroix en sa posture andromasochiste (andromasochiste : masochiste d'être homme petit h de même qu'il y a socialement un ethnomasochisme d'être Occidental, du moins à gwoche du fait de la colonisation et de l'esclavage, comme si ces phénomènes n'avaient jamais existé que de la part des Occidentaux ces derniers siècles sans qu'ils ne soient les premiers à s'en départir à l'échelle d'une civilisation... passons). Alexandre Lacroix ose employer Nietzsche en laissant sous le boisseau la nietzschéenne « innocence des sens2 » qui concerne bien la sexualité, pour subvertir la religieuse notion d'arrière-monde qui concernait des enfers et des paradis et l'appliquer aux fantasmes dont tout le monde savait sans étymologie que ça se passait d'abord dans la tête (rien à voir avec des arrière-mondes3) et de citer Zarathoustra au sujet des arrière-mondes que « ce fut le corps qui désespéra du corps » comme si les fantasmes désespéraient le corps alors qu'ils l'excitent et ce n'est pas que dans la tête...

 

4. La raison pour laquelle le patriarche Lacroix citait mal Nietzsche était tout ce qu'il y a de moins nietzschéen puisqu'il s'agissait de faire de la morale, à stigmatiser la belle et bien nietzschéenne « innocence des sens » en avançant cette bigote banalité que le fantasme nierait l'Autre. Et de dramatiser : « si l'autre ne réalise votre fantasme que dans le simple but de vous faire plaisir, tandis que votre marotte lui est indifférente ou même un peu désagréable, ne sort-on pas complètement de l'atmosphère de spontanéité et de liberté qu'on serait en droit d'espérer dans la vie érotique ? » Et dire qu'il me semblait qu'on pouvait se prêter aux fantasmes de l'autre par amour, tandis que quelqu'un qui s'abandonne à pratiquer ce qui le dégoûte serait juste un(e) gros(se) con(ne) en dehors peut-être de sa volonté d'expérimenter. Mais de quel « droit d'espérer » parle Alexandre et de la part de quel « on » [références nécessaires] ? Y eut-il surtout jamais une telle « atmosphère de spontanéité et de liberté » dans le domaine de la sexualité (même en dans les années 19704) alors que la sexualité procède justement du désir et que le désir nous presse par-devers toute conscience d'en faire quelque chose, afin de ne pas tourner à la névrose5 ? La pression du désir consiste justement en une « sommation, injonction » c'est-à-dire les termes auxquels le petit Alexandre adresse son ressentiment afin de moraliser sur l'Autre grand A, dont tout le monde lacanien sait qu'il appelle la Mère de même que la Chose freudienne. Sur quoi ce petit patriarche rétorquerait que sa mère est une femme comme les autres à protéger andromasochiquement de ses méchantes pulsions au fond incestuelles à lui, Alexandre. C'est la croix et la bannière...

 

5. Enfin les fantasmes seraient méchants d'être éventuellement introduits dans une relation (pour autant qu'on ose en parler sans scrupule, rare situation que se garde bien d'évoquer le petit patriarche puisqu'elle nuirait à son préjugé selon lequel les fantasmes sont toujours-déjà violents/violeurs et ravagent le monde...) ...sans que l'Autre n'y soit pour quelque chose alors que d'une, il se peut que sa présence soit support d'un fantasme et que de deux, si j'ai envie d'aller au ciné l'idée n'a pas été co-construite non plus, et donc le petit patriarche adresse ce ressentiment à la réalité qu'en matière de sexualité comme toutes choses les idées sont individuelles. Mais il avait totalement renversé la logique en prétendant que le fantasme était une forme transcendantale a priori (comme disent les kantiens mais au sujet des concepts et non des affects !) alors qu'il était le seul à avoir transcendantalement formaté a priori que les fantasmes étaient ce qu'il pouvait se permettre d'en dénier lui, Alexandre.

 

6. Bref ce n'est pas un mag' de philo mais de développement personnel où de nouveaux ayatollahs s'expriment pieusement quant à leurs dogmes moraux en pratiquant un confusionnisme radicalisé sur de faux prétextes présupposés démocratiques. Si « idéologie française » il y a pour reprendre les mots de l'imbattable BHL elle est bien là : sécrétée par BHL et autres philosophaillons.

 

 

7. Mais quant à moi je resterai intellectuellement honnête en soulevant les points d'intérêt du dossier principal au-delà de l'édito, qui se résument à cet élément d'analyse marxiste selon lequel la baisse des fornications de la jeunesse dans les sondages « sur les douze derniers mois » vient aussi de la dépression économique, du fait que les jeunes n'ont pas les moyens de leur autonomie et donc encore moins de leurs couples. C'est pertinent. Pour le reste ça se résume à des prophéties autoréalistrices exemptant les écrans et leurs doses de dopamine notificatrice, prophéties selon lesquelles justement « le choix des écrans » est après tout de liberté individuelle et que des mouvements tels que #metoo ont donné le courage aux femmes de dire non et le courage à tout le monde « d'assumer des formes d'asexualité et d'aromantisme »... pas un seul mot sur l'intimidation voire le dénigrement de la drague et encore moins sur les inhibitions particulièrement masculines évidemment suscitées aussi, puisqu'il s'agit de diffuser sans vergogne l'andromaschisme d'Alexandre Lacroix et ses infondements paralogiques. Quand même certaines gens bénéficient libéralement de tels encouragements à choisir dans leurs démarches individuelles à travers #metoo, je doute que ça réduise autant les fornications « sur les douze derniers mois » à soi tout seul puisque la drague est un phénomène instinctif qui devrait hasardement mais sûrement trouver chaussures à son pied si l'on peut dire. Car en fin de comptes l'actuel moralisme sexuel post-#metoo que relaie ce « philomag' » n'est jamais que la tyrannisaton de la majorité par des minorités en souffrance, où la souffrance s'avère monstrueuse par exemple envers Johnny Depp relaxé après de fausses accusations (encore que je ne plaindrai pas plus que ça une star-system et qu'il faut s'attendre à être discrédité aussi quand on est célèbre).

 

8. Mais Alexandre Lacroix est judicieux encore que banal aussi lorsqu'il spécule sociologiquement sur l'épuisement du désir à l'heure où tout est déballé sur la place publique et les réseaux sociaux notamment les applis de rencontre. Il ne le dit pas ainsi mais sa posture est celle Nauséeuse d'un certain existentialisme sartrien, d'autant plus que Jean-Paul Sartre et son existentialisme présage le monde cisgenre/LGBTQIA+ dans lequel nous vivons, de ce que le sartrisme fut américanisé en la French Theory comme hélas tous les penseurs américanisés de la French Theory (Lacan, Deleuze, Foucault, Derrida...) penseurs dont on peut heureusement tirer de profitables leçons en dehors de tout French Theorism américain, si l'on veut bien faire un effort rétrophilosophique comme il se devrait de toute démarche philosophique analysant l'héritage philosophique, à supposer qu'on n'y fasse pas de contre-sens tels qu'Alexandre Lacroix sur Nietzsche. Bref Alexandre Lacroix appelle la Nausée existentialiste sexuelle « mélancolie des fast-foods, se perdre en feuilletant le catalogue » et il a raison, tout en chérissant les causes individualistes libérales dont il conspue les effets dans son article.

 

9. Là où Alexandre Lacroix est bon c'est sur le rappel du primavérisme, notion tirée du philosophe Tristan Garcia désignant la survalorisation des premières fois et que j'inscrirai plus généralement dans le contexte du jeunisme puisque de nos jours mêmes les boomers se veulent jeunes parfois contre la jeunesse-même, par individualisme libéral désolidarisant les générations dans un sens comme dans l'autre. C'est-à-dire que le couple n'est jamais valorisé alors qu'il a ses lettres non pas de noblesse mais d'amour, encore que ses amours mûries deviennent nobles à la longue au point qu'on s'émeuve toujours des noces d'or. « Ne faudrait-il pas proposer ici un discours moins mortifiant ? demande notre petit patriarche. Après tout, l'intimité est le lieu d'expression de la sensibilité humaine et de la recherche du plaisir. » Ce qui reste vrai malgré toute pontification (post)monothéiste. « Au fond, il nous manque des récits qui mettraient en valeur cette composante mal-aimée et pourtant indissociable de la sexualité humaine : la répétition. » Tout juste, et puisque Tristan Garcia est cité je songe à Medhi Belhaj Kacem qui a fait de la répétition un élément de sa philosophie.

 

10. Je passe les brefs éléments de sociologie apportés par Isabelle Clair dans le dossier parce qu'ils sont assez banals et orientés dans la veine de ce qui précède. Cela dit il était bon de souligner qu'on fantasme toujours la vie sexuelle des jeunes en la pervertissant, comme si un(e) célibataire devait fatalement s'adonner à toutes les licences, ce qui suggère certes que tous les fantasmes ne sont pas sains puisqu'ici ils témoignent bien d'une névrose d'interprétation des corps jeunes, névrose qui ne témoigne jamais que de frustrations chez les interprètes... qui d'ailleurs peuvent avoir n'importe quel âge puisque même dans la jeunesse ces fantasmes fusent : l'instinct sexuel nous domine largement Freud avait raison et ça suscite des tonnes d'idéations qu'il faut plutôt que castrer à la manière d'Alexandre Lacroix, sublimer à la manière des psychanalystes c'est-à-dire orienter vers des réalisations humaines. Je ne suis d'ailleurs pas seul à observer combien la médiocrité des standards actuels provient et entretient une certaine dépressivité sociale puisque la dépression est psychiatriquement/sociatriquement « la maladie de notre époque ». Et certainement qu'on est d'autant plus dépressif qu'on est primavériste et d'autant plus frustré qu'on baise statistiquement moins « sur les douze derniers mois ».

 

11. Voilà alors une double-page de Clara Degiovanni à propos de « la mécanique de l'emprise » sous-entendue dans le couple et ça fait peur que ce terme d'emprise, mais aussi la présence de cette double-page symptomatise bien que les militantismes sexuels contemporains proviennent de minorités en souffrance rejointes par des cliques d'empathes elles-mêmes relayées par le conformisme. En effet dans le monde (post)monothéiste universaliste séculier compte avant tout le bien-être ou du moins le mieux-être personnel6. S'il est vrai que des personnes tombent « sous emprise » et s'y laissent broyer comme dans « un mécanisme » ça cible quand même des profils spécifiques de faiblesse, et le compassionnalisme ne devrait pas nous emporter autant car sauver la veuve et l'orpheline, surtout quand on est soi-même femme, est une activité qui de nos jours paye trop de bonne conscience (et pas que de bonne conscience...).

 

12. « Le viol est toujours en arrière-plan de la vie d'une femme » est le titre des propos de Susan Brison recueillis par Victorine de Oliveira et ça semble atroce balancé comme ça mais c'est en effet une constatation psychanalytique à la base, que Susan Brison reprend sans mentionner la psychanalyse pour dire que toute femme hérite instinctivement de cette défiance sexuelle. Là où évidemment ça prend une autre tournure c'est que Susan Brison a été hasardement violée en sortant de chez elle pour aller au travail7, et surtout que son travail est intellectuel de telle sorte qu'elle puisse témoigner en raisonnant sans compassionnalisme. Cet entretien est de loin l'élément le plus appréciable du dossier du philomag' et je le conseille à tout le monde car il parle vrai dans son genre et c'est très bien. Un seul addendum pour ce qui me concerne et puisqu'un certain nietzschéisme vulgaire est attaqué in fine (non sans raison) : « tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort » est une citation nietzschéenne devenue bâtardement un pseudo-dicton (de sorte que Susan Brison a raison de le dénoncer) pourtant la reconstruction post-viol de Susan Brison ressort d'un accroissement de force selon Nietzsche bien qu'elle le dénie pour une brisure dans sa trajectoire après laquelle elle a remonté la pente. En effet Nietzsche ne disait pas par là qu'automatiquement nous deviendrions plus forts mais enjoignait à se renforcer dans la douleur, ce qu'à exactement fait Susan Brison puisqu'elle est capable de rationaliser les choses et de produire pour nous des raisonnements viables, et sa faiblesse momentanée voire subrepticement incrustée au coeur est devenue prétexte à construire, quoi qu'elle s'en serait bien passé. Nietzsche n'est pas psychothérapeute au contraire de la « psychothérapie » qu'on croit pouvoir déduire de sa fameuse citation, mais enjoint à dire amor fati car on ne devient plus fort qu'eut égard à la fatalité dans le nietzschéisme, où Susan Brison est certes libre de rejeter une telle gaillardise fataliste que ça n'est pas un argument contre le nietzschéisme, mais uniquement son positionnement éthique en faveur du ressentiment envers « l'événement8 » (son viol passé). Enfin c'est curieux comme Susan Brison s'en prend au nietzschéisme vulgaire et comme Alexandre Lacroix nietzschéise vulgairement : ces deux-là étaient faits pour communier dans le ressentiment je suppose9.

 

13. Le dernier entretien d'Ovidie et Camille Froidevaux-Metterie recueilli par Cédric Enjalbert peut se résumer par son final : « Ovidie : Je suis partie de l'histoire de mes chiens pour dresser (c'est le cas de le dire) un parallèle entre le sort qui leur est réservé et celui qui est fait aux femmes, entre la question des caninicides (sic) et la question des féminicides, puis j'ouvre des tiroirs documentaires en me demandant pourquoi les militants de la cause animale sont en très grande majorité des militantes. / Camille Froidevaux-Metterie : L'enjeu désormais, c'est celui de la mobilisation des hommes en faveur des combats féministes. » C'est admirable comme madame Froidevaux-Metterie a pu se retenir de rire devant Ovidie tout en rebalançant derrière une dénégation (car des hommes ont toujours été féministes pour ainsi dire) tandis qu'Ovidie se permet une généralisation abusive (« le sort fait aux femmes » n'existe pas mais uniquement les sorts de chaque femme selon la culture, l'époque et la contrée de leurs vies). C'est ainsi que la bâtardise d'Ovidie et Froidevaux-Metterie, prouve que l'absence de parité produit le même genre de conneries qu'entre hommes et rien d'autre. Quant au fait que des femmes militent plus souvent pour la cause animale que des hommes, qu'on se demande pourquoi des femmes surinvestissent aussi affectivement les nounours et la réponse ne sera pas du côté des caninicides mais du côté de l'envie d'enfant et de le protéger, même quand elles n'en veulent pas. Sinon je conseille à Ovidie de lire l'Appel de la forêt et Croc Blanc de Jack London pour bien comprendre de quoi je parle, si ce n'est déjà fait et biaisé de sa part...

 

14. L'absence de parité et de dialogue des sexes est à souligner à travers tout le dossier (le petit patriarche parle seul et les brebis entre elles) cela dit je n'aurais pas accepté d'y participer si on me l'avait seulement proposer car tout ce que j'aurais pu dire aurait été retourné contre moi, aussi salué-je le petit patriarcat d'Alexandre Lacroix à ce niveau, qui de toutes façons ne pouvait que donner le change en philosophant n'importe comment. Enfin pas d'inquiétude Alexandre : on avait bien compris qu'en philosophaillon tu platonisais à ta manière humaine, trop humaine pour nous dire qu'il fallait éviter de prendre ses désirs pour la réalité... mais tu aurais quand même pu être plus direct et le dire ainsi au lieu de jacasser comme Mère l'Oie, j'aurais trouvé ça plus viril.

 

15. Mère l'Oie est puritaine : elle ne chérit que « les bons » (post)monothéistes et nous fait regretter les Lupercalia.

 

16. Mais au fait : et si « la société » cessait un peu de s'en mêler et laissait les jeunes tranquilles avec ce qu'ils font de leurs sexes ? Cela éviterait pas mal de confusions des langues, comme disait le psychanalyste Sándor Ferenczi (c'est-à-dire de mentalité incestuelle) et cela redonnerait un peu de libido au monde, parce qu'en attendant tout se passe comme si les aînés tenaient absolument à surprendre les puînés pendant leurs ébats cette bande de pervers post-soixante-huitards, boomers... et pas que boomers, hein Alex !

 

 

Lire aussi :
- Considérations gauche-droite 2, ou plutôt woke-braque... ;
- Considérations inclusives (« Décluez-vous ! ») ;
- Considérations féminines ;
- Considérations économiques ;
- Considérations hiérarchiques et bonne année ;
- Considérations musulmanes ;
- Considérations informatives ;
- Considérations narcissiques, ou "animeuses" ;
- Considérations gauche-droite ;
- Considérations françaises - pour l’étranger européen, oxydantal* et autre ;
- Considérations émeutières ;
- Considérations sexuelles ;
Condisérations entrepreneuriales et administratives ;
- Considérations territoriales ;
Considérations bourgeoises ;
Considérations décoloniales.

 

 

_____________________
1 Lisez voir ses unes : https://boutique.causeur.fr/magazines/papiers/

2 Lisez Ainsi parlait Zarathoustra, de la Chasteté.

3 L'arrière-monde est défini comme une croyance métaphysique permettant de régler l'existence « ici-bas » : le fantasme règle en partie l'existence sexuelle et non toute l'existence même pas seulement sexuelle, sans être pris pour une réalité métaphysique. Lacroix porte la sienne grave.

4 Dont les emblèmes sexuels concernèrent une minorité notamment étudiante c'est-à-dire sociologiquement marquée pour sorbonnarde ayant certes eu pour conséquence un relâchement des moeurs sexuelles, pour le meilleur et pour le pire selon les perspectives qui ne se résument pas à la dialectique du conservatisme et du progressisme. Le vaste monde occidental n'a jamais été uniment affecté par les licences sexuelles emblématiques des années 1970 et qui permettent avant tout aujourd'hui de sexualiser tous les contenus médiatiques afin d'excitation à l'achat, ce qui n'est pas glorieux.

5 Rien de plus impérieux que l'instinct, surtout quand cet instinct est sensible à la moindre variation environnementale et attitudinale comme l'est l’instinct sexuel, qu'emblématiquement Epicure classa parmi les besoins naturels non-nécessaires à fuir pour la paix de l'âme pratiquant la sagesse épicurienne. Notre monde serait-il réellement devenu épicurien ? Pratiquerait-il un épicurisme originel malgré lui, au nom de l'individualisme libéral ? C'est mon avis et même si vous ne le voulez pas vous y êtes contraint par la force sociologique des choses puisque statistiquement vous rencontrez des moyennes épicurisées dans leur existence, auto-confinées dans réel déplaisir.

6 De quoi confirmer que malgré soi l'homme actuel est épicurien au sens originel.

7 Les viols hasardeux sont extrêmement rares entre les viols, viols qui proviennent massivement du milieu proche tel que la famille, proches de la famille et autres copinages dans la vie (je n'ose pas dire amis de la famille ni amis dans la vie parce qu'au compte d'un viol ce ne sont pas ce qu'on peut appeler des amis) de sorte que les viols soient aussi largement des incestes quand ils ont lieu (c'est terrible d'autant plus que si on peut relativiser la proximité de la famille d'une fréquentation familiale et évidemment d'un copinage dans la vie, on ne peut pas nier notre parenté quoi qu'on la distancie).

8 Lisez Ainsi parlait Zarathoustra, de la Rédemption.

9 Nietzsche préconise la vengeance pour ne pas sombrer dans l'esprit de vengeance du ressentiment, c'est-à-dire se soulager afin de ne pas en faire une névrose de même que l'opuscule au milieu du philomag' donne la parole au psychanalyste Wilhelm Reich qui préconisait la libération sexuelle pour ne pas faire de névrose sexuelle. Cela dit Reich est devenu schizophrène et l'on peut se demander dans quelle mesure il ne faut pas se retenir/réprimer quand même un peu afin de ne pas s'ensauvager et de faire civilisation.


Moyenne des avis sur cet article :  1.26/5   (19 votes)




Réagissez à l'article

4 réactions à cet article    


  • Sirius Sirius 10 mai 10:02

    Tout se résume au fait que la production d’hormones sexuelles est contrôlée par l’hypophyse, petite glande située à la base du cerveau, qui est le chef d’orchestre du système hormonal, et les hormones sexuelles assurent plusieurs fonctions principales de l’organisme :

    • la production des gamètes (ovules chez la fille et spermatozoïdes chez le garçon) par les gonades (ovaires et testicules)

    • le développement des caractères sexuels secondaires (pilosité, peau, morphologie, développement de la masse musculaire chez l’homme, développement des seins et du bassin chez la femme...)

    • la construction du squelette, du développement du système cardiovasculaire, et des tissus adipeux (la graisse). Les œstrogènes et la progestérone sont sécrétées par les ovaires mais aussi, de façon plus étonnante, en moindre quantité par les testicules pour faciliter la soudure des os. La testostérone est également sécrétée en très faible quantité par les ovaires (elle est notamment responsable de la pilosité).

    Tout le reste n’est pas de la philosophie, mais de la littérature et là, contrairement au froid calcul de la science qui ne connait aucun sentiment, on aime ou on n’aime pas !


    • Alain Malcolm Alain Malcolm 10 mai 10:15

      @Sirius. Merci pour cet apport. Je ferai simplement remarquer qu’il existe une littérature scientifique comme il y a une littérature philosophique et que ce qu’on nomme aujourd’hui littérature désigne la littérature poétique et fictionnelle dont la fonction testimoniale fut pourtant médiatiquement essentielle dans toute l’Histoire humaine jusqu’à nos récents jours diversifiés en termes d’expression. C’est-à-dire que vous opposez « le froid calcul » de « la science » comme si « la science » s’y résumait et comme si d’ailleurs « la science » existait comme telle car, de même qu’il y a des philosophies et des genres littéraires il y a des sciences et même, plus exactement encore, des démarches de recherche plus ou moins méthodiques qui produisent de la littérature scientifique que d’autres démarches de recherche plus ou moins méthodiques viendront mettre en perspective ou sur laquelle elles viendront s’appuyer pour aller au-delà, sachant que ce processus est celui de toutes les humanités littéraires et philosophiques connues. De nos jours le doctorat anglo-saxon s’appelle Philosophiae Doctoris puisque la notion de philosophie désignait largement les connaissances pointues et de nos jours un scientifique gagne à s’intéresser à la métaphysique analytique quoi qu’elle n’ait pas nécessairement d’implication pratique dans sa démarche, sans parler de tout ce qui ne ressort pas de la connaissance pure et qui nécessite une philosophie ou un témoignage « littéraire », mais c’est-à-dire que tout témoignage ayant une mise en forme/un style plus ou moins vulgaire ou artistique, a une valeur littéraire au sens large que l’historien ou quiconque d’ailleurs interroge. Au fond ce que vous croyez pouvoir dire c’est que tout le reste hors « science » ne serait que « subjectif » mais cette notion de subjectivité-même a des implications épistémiques fracassantes et qui appartiennent avant tout de nos jours à un déni de ce que faute de mieux il faut bien nommer âme. Finalement je concluerai en disant que l’idéologie contemporaine devrait voter des lois pour imposer l’ablation précoce de l’hypophyse afin que chacun puisse se déterminer plus tard en achetant des hormones : c’est du moins quelque chose qui si elle était possible (car je suis convaincu que l’hypophyse joue un rôle essentiel dans la croissance) certains idéologues du genre et les marchés idoines voudraient volontiers afin de faire régner leurs idéologies et leurs profits.


    • Alain Malcolm Alain Malcolm 10 mai 11:20

      Rien à voir mais je viens de comprendre pourquoi la comparaison avec les canidés est à mourir de rire de la part d’Ovidie : elle me rappelle à des mises en scène pornographiques auxquelles je suis sûr qu’Ovidie fait référence, mais en croyant pouvoir les généraliser à l’ensemble de la condition féminine qui certes lui est parfois comparable (comme je disais selon la culture, l’époque et la contrée d’une vie de femme et non de toutes, mais même la condition masculine est parfois comparable à celle des canidés) de sorte qu’avant tout Ovidie s’auto-soumet elle-même à cet imaginaire en guise de Surmoi (j’en parlais dans mes Considérations féminines en lien en en-tête) de sorte que son propos témoigne paradoxalement d’un plaisir inconscient à subir cette condition qu’elle généralise, ce qui rend évidemment impossible pour elle et ceux auprès de qui matche son propos de se sentir libre. Mais des femmes libres (et non « libérées » puisque ce qualificatif renvoie toujours au moment de la libération d’une serve condition et donc à ce servage lui-même)... des femmes libres j’en ai rencontrées plus d’une sous nos latitudes, alors qu’Ovidie fasse un travail sur elle-même. Une psychanalyse...


    • Alain Malcolm Alain Malcolm 10 mai 13:25

      Sans oublier qu’au sein d’une même culture-époque-contrée existe des différences de conditions humaines (féminines ou masculines) selon le milieu social et la région aspectée de la contrée. « La femme » ou même prises comme un multiple indistinct « les femmes » ça n’existe pas plus que « l’homme » ou « les hommes ».

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité




Palmarès



Publicité