ADDENDUM
Ce que j’oubliais de dire, concernant la comparaison ibéro-celte, dans le sens d’un ibérisme substratique suscitant l’émergence du celtisme, depuis la rencontre matérielle de Hallstatt avec les cultures littorales... c’est que le sanglier, verraco en espagnol, est une effigie très ancienne dans le Sud de la péninsule ibérique. Il est plus probable que le symbole des druides, vienne de là.

Ainsi dans les Pyrénées, a-t-on un Baeserte associé à l’animal, qui sonne comme le basque Basa Jaun, Sauvage Seigneur. Baeserte est donc le Dieu Sauvage, comme les espagnols disent aussi cochon sauvage pour sanglier (jabalí).

« Pire » ou « meilleur » encore : la figure basque du Bouc Noir/Akerbeltz, effigie des sorcières (sorginak) et leurs lieux de rencontre (akelarres) depuis la féodalité, semble fortement tirer ses origines (de proche en proche, en passant par la Punicie) d’un Dieu égyptien à la forme différente, mais aux attributions identiques : ciel orageux et terre sismique. On peut dire qu’il fait le grand écart de haut en bas. Or à ce point, il se trouve que la foudre, en Punicie — qualité attribuée aux plus grands généraux (leur baraka, : d’où les barcides, tels qu’Hannibal Barca) — est associée au Dieu punique Keraunos.

Comment voulez-vous n’y pas distinguer Kernunnos ? La racine KRN renvoyant à la puissance (on l’entend toujours dans notre couronne) ainsi qu’à la roche dont les roulements tonnent, par correspondance. Ciel orageux et terre sismique.

Ceci donnerait totalement raison à Valéry Reydon, lorsqu’il ne voit pas pourquoi les Celtes n’auraient pas un Dieu orageux équivalent de Jupiter, Dius Pater (Du Jour le Père), mal interprété par César en Dis Pater (Des Richesses — sous entendues souterraines — le Père, Pluton)... ou en fait bien interprété, du coup, puisqu’il joint le ciel et la terre. Ce qui permet de poser l’équivalence Taranis-Kernunnos. Il doit s’agir du même Dieu.